Manoir Universalis
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Dans une forêt dense, un manoir enchanté où les êtres qui y pénètrent prennent forme humaine...
 
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 Un matin trop ensoleillé [partie deux] [pv. Enric.]

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MessageSujet: Un matin trop ensoleillé [partie deux] [pv. Enric.]   Un matin trop ensoleillé [partie deux] [pv. Enric.] Icon_minitimeSam 29 Juin - 14:40

Un matin trop ensoleillé.

Suite.
Enric et Aliel.
« En effet. »

J’ai souri, aristocratique menteuse, par pure politesse. Universalis était déjà bien grand. Peuplé d’individus encore naïfs. J’avais parfois l’impression que l’individualité aurait dû apparaître à l’instant même où nos pattes sont devenus des bras et des jambes, et où nos gueules se sont transformées en bouches si subtiles, par lesquelles s’échappaient parfois les plus grande horreurs de l’histoire. Mais quelle histoire ? L’histoire de l’humanité n’était pas la nôtre. Devrions-nous en écrire une nouvelle ? L’histoire animale et son évolution ? Non. Nous étions humains, les animaux les plus redoutables. Le peuple d’Universalis, et je le lui reprochai souvent en silence, se considérait encore trop comme une communauté animale. De fait, ils m’irritaient. Ils refusaient de voir leur condition évoluer. Alors je refusais de les connaître. Je préférais rester seule.
Si toutefois mes rencontres se trouvaient être aussi importante que vous l’étiez, monsieur, j’étais toute prête à m’autoriser une entorse considérable dans mes valeurs, que pourtant je protégeais ardemment. Il me semblait également que vous étiez ravi de me rencontrer enfin. Ma prestance ne laissait aucun doute : ma place était parmi les grands de ce monde. Federson. Parfois gravé en lettre d’or sous les blasons des princes, sur les tableaux du manoir, il est vrai que je n’avais porté qu’une faible attention à la sonorité. Les quelques rumeurs recueillies ça et là n’étaient pas assez conséquentes pour que je conclue sur votre identité, malgré tout elles me guidèrent plutôt bien.

« Allons dans les jardins, profiter du soleil et de la matinée encore fraîche. Il fera trop chaud, tout à l’heure, et je me retirerai dans ma chambre, soufflai-je à votre attention. »

Mes pas flottèrent un instant, et déjà je rejoignais d’un air léger la porte de la serre. Je n’avais pas répondu à la question cruciale. Ce que ça changeait ? Presque tout. Vous aviez alors un intérêt sans limite. Bien entendu, je voyais déjà Universalis dans sa globalité. Mon esprit d’observation et ma hauteur vis-à-vis des autres habitants me permettaient alors de connaître le manoir mieux que les autres. Sûrement moins que le directeur lui-même, toutefois, mais cela ne demandait qu’à être réparé.
Nous arrivions déjà à la marre. Seuls autour de l’étendue stagnante, je fixais ces paillettes de soleil, qui scintillaient sur la surface aqueuse. Là d’où je venais, le soleil n’était pas si généreux. Universalis, à bien des égards, avait des airs de paradis. Mais je ne devais pas me laisser distraire par un sentimentalisme qui n’était pas de convenance.

« Mon cher Enric… »

Je me suis tournée vers vous. Passant une mains dans les pointes de mes cheveux libres, j’ai souri poliment. Cette fois plus charmeuse, il me fallait vous convaincre de l’intérêt de me fréquenter. Mais tout d’abord vous flatter. Votre stature droite et ferme me laissait penser que ça ne serait pas chose aisée. Vous sembliez bien plus honnête que moi. Vous corrompre serait comme tenter de briser un chêne. Mon regard divagua, avant que ma voix ne s’envole à nouveau vers vous.

« Si votre nom trahit votre importance au sein du manoir, permettez de croire que je suis très flattée de pouvoir passer avec vous un moment aussi intime. On dit bien que Monsieur le Directeur d’Universalis est proche de ses sujets mais… Ma fois, nous n’avions jamais eu l’occasion d’être proches, nous, rien que nous deux. Pourtant, vous le savez, on sait très bien qui je suis, au manoir. Je suis loin d’être transparente. »

Un petit rire amusé et flatté par ma propre parole m’échappa, alors que mes doigts fins se posèrent sur mes lèvres. Douceur sucré que ma voix, rien à voir avec ces caquètements maladroits dont j’avais pu me débarrasser. Le calme est revenu, et j’ai pu m’asseoir lentement, d’une souplesse princière, sur le banc de pierre qui se trouvait non loin de là. Mon regard a retrouvé le vôtre. Emplit de fierté et vide de doute. J’ai passé la pointe de ma langue sur mes lèvres, certaine.

« Si toutefois vous ne prenez le nom de Federson dans l’unique but de charmer ces dames, ou de vous sentir puissant, votre vilaine entreprise ne tiendra pas longtemps debout. L’imposture se repère vite, dans les communautés comme la nôtre, où aucun secret n’est épargné. Je ne vous ferai confiance que lorsque j’aurai la preuve de votre rang, ou que vous me l’aurez affirmé. Si malgré tout vous vous entêtez à rester imposteur, ma foi, n’ayez crainte. Je sais à qui dire la nouvelle pour que bientôt le manoir entier sache quels horribles projets vous menez à terme. L’individu n’est pas une chose à prendre à la légère, mon cher Enric. Si vous êtes coupable de vol de l’identité du directeur, vous en serez puni. »


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