Manoir Universalis
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Dans une forêt dense, un manoir enchanté où les êtres qui y pénètrent prennent forme humaine...
 
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 Le Saumon et le Corbeau. [PV Enric]

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MessageSujet: Le Saumon et le Corbeau. [PV Enric]   Le Saumon et le Corbeau. [PV Enric] Icon_minitimeMar 1 Mai - 22:45

    L'air, bien que frais, était merveilleusement agréable. Ses pieds nus foulaient l'herbe parsemée de gouttelettes d'eau due à la rosée matinale, lui humidifiant donc les pieds voire même les jambes, lorsque les herbes étaient plus hautes, ce qui la rafraîchissait d'autant plus. La nuitée cédait sa place à la douce aurore qui teignait le ciel d'une palette de couleurs diverses allant du vermeille profond à un bel orange pastel en passant par un rose saisissant.

    Comme chaque jour, Sasha commençait sa tournée. Ses foulées étaient régulières et enjouées, ponctuées cependant de quelques sautillements et accélérations çà et là. Si le coeur lui en disait, la petite factrice tournoyait parmi le ballet que produisaient les pétales de fleurs venant d'éclore. Elle entamait une naïve danse avec la nature, se laissant porter par les caresses du doux zéphyr faisant battre sa belle robe sans oublier de respirer à pleins poumons les divines effluves émanant des arbres pleines floraison. C'était son moment préféré de la journée. Tout autour d'elle était d'un silence relaxant et l'air humide, qu'elle appréciait tout particulièrement en cette période de l'année. A voix basse, elle se permettait même quelquefois de fredonner quelques mélodies lui passant par la tête. Lorsque la matinée commença à réellement débuter et qu'elle commençait à ressentir quelques douleurs aux niveaux des pieds du fait de sa course ayant débutée à l'aube, il n'était pas rare de la voir s'arrêter près d'une fontaine ou d'un quelconque point d'eau pour y plonger ses jambes lorsqu'elle avait peu ou de l'avance dans son travail. Ce matin-là, c'est ce qu'elle fit. Elle releva légèrement sa robe en la saisissant avec ses index avant de s'asseoir sur le rebord du bassin et de plonger ses longues jambes dans bassin. L'ondée à la surface de l'eau les déformaient de part un effet d'optique divergent, chose qu'elle trouvait assez divertissant. Elle barbotait un long moment, en faisant quelques mouvements avec ses jambes, sans jamais quitter des yeux la surface de l'eau. Si cela ne tenait qu'à elle, elle passerait ses journées entières à se prélasser dans ce liquide qui lui était si familier. Elle s'était assagit depuis quelques années mais, son envie de s'échapper du manoir et de retrouver ses compagnons à écailles demeurait immense. Sa soif d'aventure était intarissable. N'ayant par ailleurs, aucuns dons spéciaux pour la transformation, mettre le pied dehors signifiait pour elle prendre sa forme de saumon et décédé dans l'herbe. La jeune factrice préférait tout de même la vie à cette fatalité.

    Au bout d'un certain moment, elle se redressa et releva encore sa robe afin de cette fois, plongé dans l'eau jusqu'au niveau de ses cuisses puis en sortit. Elle laissa tomber modestement sa robe et reprit sa course mise en suspens depuis quelques temps. La jeune femme arriva au niveau d'une boîte aux lettres. Sa main glissa par réflexe jusqu'au petit sac qu'elle accrochait au niveau de ses hanches et contenant ses précieuses correspondances. Le sourire aux lèvres, elle glissa son billet dans la fente, tourna et talon et reprit son marathon. Cette fois-ci, elle croisa directement le destinataire. La postière accouru, un brin essoufflée, s'inclina devant cette personne et lui remit son courrier sans s'être redressée, par signe de respect. Après que la personne ait saisis le précieux aérogramme, notre bienheureuse se redressa, le rouge aux joues, satisfaite d'être parvenue à délivrer son message dans les temps. Elle remercia encore une fois son interlocuteur pour la confiance qu'il plaçait en elle et reprit ensuite la route. Peu à peu, le manoir s'animait. Etant factrice, ses connaissances étaient nombreuses mais malgré cela, elle saluait toujours au moins les habitants du manoir qu'elle reconnaissait et parfois même s'arrêtait pour faire un brin de causette. Elle se disait qu'il lui suffirait simplement de presser le pas pour ne pas prendre de retard dans son travail.

    Le temps continuait sa course perpétuelle au même titre que la jeune fille. Le soleil allait être à son zénith alors que la factrice sentait son ventre gargouiller de manière insistante. Elle décida donc de s'octroyer sa seconde et dernière pose de la journée. Elle s'asseya dans l'herbe et sortit de son petit sac un casse-croûte composé d'algues, de crevettes, de pain et d'une conséquente bouteille d'eau douce d'une seconde poche ne contenant aucunes lettres. Elle se nourrissait tranquillement, en prenant bien le temps de mâcher et d'observer la nature autour d'elle, tout sourire.

    Soudainement, elle remarqua au loin une silhouette familière. Même de dos, il lui était impossible de ne pas le reconnaître. De larges épaules, de beaux cheveux couleur ébène, une démarche propre à lui-même... Son sang ne fit qu'un tour et d'un bond, elle se leva et se mis à courir à vive allure. Cela lui valut d'ailleurs de presque se casser la figure après quelques enjambées mais, lorsqu'elle arriva près du sol, elle pris appuie grâce à l'une de ses mains et se donna l'impulsion nécessaire pour se relever et continuer de courir. En se rapprochant de lui, elle ne pu s'empêcher de rire à gorge déployée avant de s'exclamer d'un ton joyeux :

    « EEEEEEEENRIC ! »

    Arrivée près de lui, ses jambes donnèrent une autre impulsion qui lui permit de sauter dans les bras de l'intéressé mais qui eut comme conséquence de les faire tomber. Elle rit à nouveau, se rendant compte de sa bêtise mais décida de rester sur le jeune homme afin de le prendre dans ses bras. Elle se blottit contre lui quelques instants avant de se relever et de lui tendre la main pour l'aider à le faire lui aussi.

    « Excuse-moi, tu ne t'es pas fait mal j'espère ? »

    La petite postière donna quelques coups sur les vêtements d'Enric afin qu'ils se défroissent et de les nettoyer puis arrangea un peu ses beaux cheveux noirs en y enlevant quelques brindilles. Devant lui, il était impossible qu'elle réduise son sourire. Son regard se faisait plus tendre qu'il ne l'était à l'accoutumée, ses gestes plus doux, son attention toute particulière. Il n'y avait rien au monde que la jeune fille n'aimait plus que celui qu'elle considérait comme son frère. Il représentait tout et rien à la fois. Il était son monde, sa joie de vivre, son protecteur... Lui représentait également l'extérieur pour Sasha. Sa forme animale était celle d'un beau corbeau. La sienne était celle d'un saumon. Son royaume était dans les cieux et quant à celui de Sasha, il se situait dans les profondeurs des abîmes. Ils étaient de parfaits antipodes. Il pouvait sortir du manoir à sa guise, se transformant en un corbeau majestueux et d'un battement d'ailes, il se retrouvait dans l'infinité du ciel, à voguer paisiblement en observant la terre ferme. La postière, elle avait oublié la réelle sensation de bien-être que procuraient ses coups de nageoires, l'impression de sérénité la gagnant lorsqu'elle se laissait porter par le courant.

    Enric lui a interdit autant que le précédent directeur, toutes sorties en dehors du manoir. Pleinement conscience qu'ils faisaient cela tout deux pour son bien, ce sentiment étrange lui resserrant la poitrine ne s'en allait toujours pas malgré les années qui défilaient. Fort heureusement, malgré cette jalousie apparente, elle n'éprouvait aucuns sentiments négatifs à l'encontre de celui-ci et allait même paradoxalement jusqu'à l'aimer encore plus. Elle continuait d'espérer cependant qu'un jour, elle puisse retourner ne serait-ce qu'un après-midi parmi les siens. Une demi-journée lui suffirait amplement. Il n'était pas question de quitter Enric davantage.

    Elle attrapa ses deux mains et plongea son regard émeraude dans ses yeux sombres tout en gigotant, ceci traduisant son excitation apparente puis elle s'empressa de poser diverses questions :

    « Comment vas-tu aujourd'hui ? Commença-t-elle. Tu n'as pas eu de mal à te lever ? Et ta demi-journée, comme s'est-elle passée ? Ajouta notre saumon. Ah ! As-tu mangé ? Si ce n'est pas le cas, on peut déjeuner ensemble si tu veux ! »

    Elle n'attendait qu'une seule chose : que son frère lui réponde par l'affirmative. Rien ne pourrait la rendre plus heureuse.
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Enric Federson

♦ L'Admin noir ♦Enric Federson



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MessageSujet: Re: Le Saumon et le Corbeau. [PV Enric]   Le Saumon et le Corbeau. [PV Enric] Icon_minitimeLun 7 Mai - 17:55



♦ LE SAUMON ET LE CORBEAU♦

    ::Dans le Jardin, en la douce compagnie de Sasha



    «La grasse matinée»
    Des mots bien étranges, n’est-il pas?
    Bien que la plupart des animaux de la nature ne connaissent pas leur signification ou même leur sens ou leur utilité, Enric avait, tout comme une partie des habitants d’Universalis, fini par prendre cette habitude au fil des années. Leur système humain permettait une adaptation étonnante de l’horloge biologique à leur mode de vie. Aussi, en grand calme et nonchalant qu’il était, le directeur prit vite l’habitude d’aller se coucher tardivement, et de se lever tardivement. Oh, si ses camarades extérieurs le verraient, ils riraient de lui et viendraient le piquer et l’achaler durant la matinée!
    Aussi, alors que le manoir s’éveillait et prenait tranquillement ses activités habituelles, l’illustre homme qu’il était supposé être demeurait toujours immobile, emprisonné par les limbes impénétrables du sommeil. Ses rêves peuplés de plumes noires et de croassements incessants, telle une véritable mélodie à ses oreilles, lui permettaient un luxe de sommeil dont il ne bénéficiait que rarement. Habituellement il ne rêvait pas, et passait une nuit calme dans les abîmes totales du sommeil, ou alors ils étaient d’une légèreté telle qu’il ne se rappelait plus de rien lorsqu’il en émergeait.
    Quelle étrange idée, aussi, de dormir couché, non? Enfin bon. Il y était habitué, ayant grandi en ces lieux. Mais il n’empêche, que ce soit dans un lit ou sur une branche, il a toujours le sommeil aussi profond!

    Ce fut aux alentours des dix heures qu’il se réveillât pour de bon et se décida à se lever. Il était temps de se mettre à ses responsabilités.
    Il s’étira bien lentement, conscient qu’il laissait là tout le confort qu’il ne retrouverait pas avant ce soir.
    Afin de se motiver à se préparer, il se leva, en profitant pour étirer une fois de plus ses muscles encore endormis par leur immobilité toute récente. Il se dirigea vers les grandes fenêtres de sa chambre, dont il en écarta les épais rideaux rougeoyants, laissant ainsi pénétrer dans la pièce un bain de lumière ensoleillé ainsi qu’une douce chaleur de printemps bien entamé. Il ouvrit également la fenêtre, et un vent doux et frais s’engouffra dans la chambre en lui chatouillant le visage au passage. L’air sentait bon. Une douce effervescence de pin, de terre encore humide et de jeunes plantes. Mais ce n’était pas tout. On pouvait également y sentir les odeurs familières du manoir et de ses habitants. L’odeur du vieux bâtiment de pierre, du feu qui brûle de vieux morceaux de meubles rendus inutilisables, de fours chauffant le pain de la journée, du dépeçage des canins et des félins revenus de la chasse…
    Enric prit une dernière inspiration de cet air si familier, et revint vers sont lit, qu’il s’occupa de bien faire. Ici, à Universalis, bien que la vie communautaire soit faite de générosité et de services rendus, on s’occupe également de soi-même. Bien qu’il ait un titre élevé, ni lui ni les membres du conseil ne bénéficiaient de ce que les humains appellent communément des servantes, des bonnes ou des femmes de chambres. Il s’occupait de ses effets personnels de lui-même, en toute simplicité. Après en avoir terminé avec son lit, il alla s’occuper un minimum de son apparence physique. S’assurer qu’il ne persistait aucune trace d’oreiller sur son visage ou ses bras, s’il n’avait pas les sourcils en broussaille, les lèvres sèches ou de déchets oculaires accumulés durant la nuit au coin de ses yeux. Il se passa un bref coup de peigne dans ses cheveux un peu rebelles sans que rien n’y fasse, puis se brossa les dents. Il se passa de l’eau fraîche sur le visage et se rasa.
    Oui, tout cela était sûrement des choses qu’il trouvait agaçantes, sous sa forme humaine. Le physique cause beaucoup plus de problèmes. Sous sa forme animale, un simple coup de tête dans une mare, on se secoue, on se lisse les plumes et puis voilà, le tour est joué!
    Ici, le corps humain est si complexe qu’il a bien également assez de défauts.
    Il alla ensuite vers sa penderie où il prit un simple yukata dans les tons de gris et enveloppé dans un plus grand kimono dans les tons de noirs qu’il enfila et noua avec simplicité.
    Le kimono, le yukata... Sa famille et ses ancêtres n’étaient pas asiatiques, mais Enric avait toujours admiré ce vêtement oriental très simple et ample. Tout en étant léger et confortable, il n’en demeurait pas moins noble et beau. Avec ce vêtement, il demeurait à l’aise en toutes situations, tout en conservant une allure suffisamment respectable pour son titre.
    Oui, lorsque l’on a un titre élevé tel que le sien au manoir, le physique a beaucoup de conséquences sur l’idée que l’on se fait de soi. Et ce dernier effet entraîne souvent tout le reste, la confiance, le sentiment d’aisance, l’estime que l’on porte à cette personne…
    Cela, le comportement et le caractère sont tout les trois, bien qu’anodins vus individuellement, sont toutefois primordiaux en la position de directeur.
    Il jeta également un coup d’œil du côté de ses costumes. Noirs, stricts et assez inconfortables, ils étaient néanmoins plaisants à porter. Ils inspirent le respect, la noblesse d’esprit et sont synonymes de position élevée dans la société du manoir.

    Suite à tout cela, Enric sortit de ses appartements afin de débuter son tour. Toutes les fins d’avant-midi, il faisait une petite promenade dans le manoir afin de vérifier que tout va bien, que chaque habitant n’avait pas besoin d’un conseil ou d’aide, voire quoi que ce soit qu’il puisse faire ou même discuter un peu. Bien sûr, les Universalais sont toujours libres de venir requiérir son attention ou sa conversation, mais la plupart de ces derniers savent qu’il dort longtemps le matin. Faire cette tournée signifie en quelque sorte qu’il débute sa journée et qu’il est prêt à rendre service à quiconque en aurait besoin. Alors que beaucoup se lèvent à l’aube, il est toujours probable qu’il se soit passé quelque chose d’important pour quelqu’un qui demande son intervention ou son attention.
    Bien sûr, il est avisé qu’il est possible de venir le réveiller en tout temps si la situation ne peut attendre!
    Ce matin, comme à tout les matins, il alla voir la vieille Monaja, une taupe très âgée d’origine espagnole qui ne quittait presque plus les quelques mètres autour de sa petite bicoque située dans la cour extérieure. Elle faisait des tartes incroyablement bonnes et, lorsqu’Enric passait la voir, il n’était pas rare qu’elle lui en offre une pointe, et ils jasaient amicalement de choses et d’autres.
    -Alors, mon petit, comment va ta femme? Demanda-t-elle. Va-t-elle bientôt entrer en couches?
    Enric rit légèrement, amusé par la question.
    -Malheureusement je n’ai pas de femme, grand-mère. Mais qui sait? Peut-être cela ne tardera-t-il pas, on ne peut savoir ce que nous réserve l’avenir!

    -Oh… ooh? Mais j’en étais pourtant si sûre… mais la très belle jeune fille aux cheveux saumâtres, vous êtes souvent ensemble, non?

    -Oui grand-mère; mais c’est plutôt ma sœur adoptive, vous connaissez bien Sasha, non? C’est elle qui vient vous porter votre courrier le matin.

    -Oh…ooh mais oui, la petite Sasha, qu’elle est mignonne cette petite! Cela dit, Tu es le genre d’homme aux côté duquel toutes les jeunes filles voudraient se retrouver un jour! C’est bien ça que je dis! Si je serais soixante ans plus jeune…

    La grand-mère taupe était toujours comme ça. Elle regardait les jeunes gens d’un œil doux, attendrie de voir en eux toute l’énergie de la jeunesse et l’avenir devant eux, ainsi que leur regard innocent sur le monde.
    Enric se levât et donna une bise sur la joue de la vieille dame.

    -Je dois y aller, vieille Monaja. J’ai encore à faire aujourd’hui.

    -Ooh, déjà? Eh bien passe une belle journée, mon petit, et fais bien attention à toi, n’est-ce pas?

    -Oui bien sûr!
    Il quittât la petite chaumière, puis regarda le soleil dans le ciel. D’après sa position, il estima qu’il devait être près de midi. Ayant terminé son petit tour du matin, il se retrouvait à présent libre de sa journée. Ainsi plongea-t-il dans ses pensées, sans réellement penser à grand-chose, tout en marchant à pas lents dans une direction dont il ne prêtait aucune attention, jusqu’à ce qu’un cri vienne l’interpeller.

    -EEEEEEEEENRRIIIIICCCCCC!!!!!

    Il se retourna une fraction de seconde, juste pour dire qu’il eut le temps de voir un éclair de couleur rose saumon le jeter au sol de manière assez brutale. Déboussolé, il cligna plusieurs fois des yeux, encore sous le choc de la chute, et mis quelques secondes à comprendre, pendant que le léger rire de Sasha achevait de le faire comprendre ce qu’il s’était réellement passé. Il eut un petit rire avec elle.
    Le rire d’Enric n’était pas bien impressionnant. Se contentant habituellement de sourire, son rire était plutôt court et léger, et assez discret. Il était habitué du comportement extrasocial de Sasha, après avoir vécu presque toute son enfance avec elle.
    Il l’avait connue alors qu’il avait six ans et elle deux. Cela dit, il la connaît presque depuis toujours.
    Ils restèrent là, sur le sol, où elle se blottit un instant contre lui. Il l’entoura de ses bras en la serrant doucement, heureux de la voir de si bonne humeur, et heureux de la voir tout simplement. Sasha se releva et lui tendit la main afin qu’il en fasse autant.

    -Excuse-moi, tu ne t’es pas fait mal j’espère?

    -À moi non, mais je crois bien que mes habits auront besoin d’un petit époussetage! Dit-il en s’exécutant, alors qu’elle en faisait autant.
    Puis elle tendit la main vers sa tête pour retirer une brindille de sa chevelure tout en ne cessant de sourire.
    Sasha, sa sœur adoptive, était pour lui probablement l’être le plus important et le plus proche de lui. Celle à qui il donnait absolument toute sa confiance, et à laquelle il confiait ses secrets. Celle dont il ne cessait d’apprécier la compagnie, celle dont il préférait le sourire d’entre tous. Elle était littéralement une personne respirant la joie de vivre et l’énergie de la jeunesse, de même que l’innocence de la jeune femme était d’une beauté attendrissante. Depuis toujours, il aimait admirer son doux visage parfaitement proportionné, ses longs cils, ses yeux turquoises, son sourire franc, sa longue chevelure colorée. Depuis toujours, elle ne les avait jamais faits coupés. Si longs et si beaux, ils lui ont toujours faits penser aux nageoires et à la queue ondoyante et fluide des poissons dont elle était issue. Ses reflets lumineux et leur douceur incomparable… Elle a toujours été si extravertie, si ouverte sur le monde et ce, beaucoup plus que lui. Lui se contente de peu et ne demande pas grand-chose. Elle veut tout savoir, tout voir, tout faire… Comble du malheur pour elle qui, à l’instar de son espèce, n’a pas goûté à sa vie antérieure depuis qu’un ours l’a transportée ici il y a si longtemps.
    Malheureusement, elle n’a pas la chance de retourner voir les siens, ou du moins pas d’elle-même. Aussi s’est-il promis qu’un jour, il allait trouver le moyen d’exaucer son vœu. Hélas, ce jour n’est pas encore passé.
    Après tout, il ne souhaite rien de plus que son bonheur. Elle est si fragile, si gentille et douce qu’il lui serait difficile de la laisser partir sans protections, sans savoir où elle est.
    Il aurait trop peur de la perdre.
    Sasha le sortit de ses brèves pensées en prenant ses deux mains tout en se dandinant sur place, un grand sourire fendant toujours ses deux joues roses.

    -Comment vas-tu aujourd’hui? Demanda-t-elle. Tu n’as pas eu de mal à te lever? Et ta demi-journée, comment s’est-elle passée? Ah!! As-tu mangé? Si ce n’est pas le cas, on peut déjeuner ensemble si tu veux!
    Enric eut encore un petit rire d’amusement. Elle était toujours comme ça : Curieuse, énergique et attentionnée.
    Tout un flot de questions auxquelles Enric commença par répondre tranquillement.

    -Je vais bien, merci beaucoup! Je vois que tu as l’air très bien aussi!
    À vrai-dire, ma demi-journée s’est passée assez rapidement, car j’ai dormi pendant la plus grande majorité
    *rires*. Mais la suite s’est très bien passé; j’ai été marcher dans le manoir et j’ai rendu visite à grand-mère Monaja qui m’a gentiment offert une pointe de tarte.
    Et enfin non, mis à part cela je n’ai pas encore mangé de la journée. Étant donné que je me lève tardivement j’attends toujours à midi pour le faire, et je serais ravi de prendre ce repas en ton si aimable compagnie.
    Répondit-il tout à la suite en souriant doucement.
    Une perspective pour le moins joyeuse; cela faisait un moment qu’ils n’avaient pas mangés ensemble, tout les deux.





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MessageSujet: Re: Le Saumon et le Corbeau. [PV Enric]   Le Saumon et le Corbeau. [PV Enric] Icon_minitimeSam 12 Mai - 3:15

    Sasha, totalement ravie de la réponse de son adorable frère de coeur, sourit de plus bel et le tira jusqu'à l'endroit où elle avait commencé son repas en lui serrant tendrement la main. Elle n'appréciait pas particulièrement le contact avec les autres, la seule chose qu'elle adorait effleurer à tout moment était le papier à lettre. Du moins, dire la seule ne serait pas juste. La factrice aimait tout particulièrement la douceur des paumes d'Enric, au même titre que celles de son défunt père adoptif. De grandes mains dans lesquelles elle se plaisait à laisser ses petites mains se perdre dans tout l'espace crée par la différence de leurs tailles.

    Arrivés à destination, elle s'assit doucement dans l'herbe en prenant garde à ne pas froisser sa robe puis se mit à réagir aux réponses qu'elle venait d'obtenir plus tôt. Sasha hocha vivement la tête lorsqu'en Enric déclara qu'elle semblait encore aujourd'hui, en pleine forme. Elle eut par la suite un éclat de rire en entendant qu'il avait encore une fois fait la grasse matinée. Elle savait à quel point il appréciait de se lever tardivement et rien que de ne penser au fait de le voir endormit emmitouflé dans ses draps lui faisait esquisser de sincères sourires. Encore une chose qui différenciait les deux individus.
    Le Saumon s'enflamma lorsque le nom de Grand-mère Monaja franchit ses lèvres.

    « Grand-mère Monaja dis-tu ? Cette grand-mère est adorable ! Assura la jeune femme. Le sais-tu ? Elle reçoit assez régulièrement un nombre important de lettres de divers destinataires. Il n'est pas dur de deviner que c'est une grand-mère très appréciée ! Les courriers sont tous plus beaux les uns que les autres... Quelquefois, ils brillent par leur simplicité. Une belle enveloppe où fleurit une jolie écriture, me transmettant en quelques informations pouvant paraître futiles aux premiers venus, l'intensité de la force des sentiments placés en ces quelques mots. D'autres fois, ils sont plus immensément ingénieux. J'ai déjà eu à faire à un magnifique lys fait grâce à l'Origami ! La précision avec laquelle il avait été crée m'avait époustouflée. Ah ! Une fois, une des lettres de Grand-mère Monaja était légèrement aspergée de parfum. Je n'avais pas tout de suite fait le rapprochement entre la douce essence qui me chatouillait soudainement les narines mais, dès que je m'en suis rendu compte, je n'ai pas pu m'empêcher de sourire ! C'est vraiment une femme extraordinaire. Ne crois-tu pas ? Et il est vrai que ses tartes sont une bénédiction ! Lorsque je vais lui livrer du courrier, je repars souvent à ma tournée avec une bonne part de tarte dans le ventre ! Renchérit-elle.»

    Soudain, Sasha stoppa son flot de paroles qui était jusqu'à lors, interrompus, se rendant compte de sa longue tirade concernant ces précieux billets qu'elle appréciait tant dont le destinataire était la plus adorable des Grand-mères d'Universalis. La postière se mit à sourire maladroitement à son interlocuteur puis se vit frapper par un nouveau problème. Devant elle, il y avait son repas entamé. Tout ce qu'elle aimait. Or, elle savait avec pertinence qu'Enric n'avait pas la même alimentation qu'elle. D'un bond, elle sauta sur ses deux pieds en lâchant un rapide :

    « Je reviens vite, reste ici ! »

    Et aussi vite qu'il n'en faut pour le dire, la voilà repartit. Ses jambes la portait à une vitesse folle jusque chez son chez elle. La factrice avait laissé une fenêtre ouverte afin d'aérer convenablement sa chambre et en profita pour sauter directement à l'intérieur. Elle se dirigea dans ce qui semblait être son séjour, un endroit assez lumineux égayé par quelques jolies plantes vertes, dont les fenêtres étaient habillées de magnifiques rideaux qu'elle avait elle-même confectionnée dans des tons lui correspondant et qu'elle se plaisait à changer régulièrement. Un buffet trônait aux milieux d'autres meubles dans un coin de la pièce, contenant quelques vivres tels que quelques morceaux de viandes et divers fruits. Elle s'y précipita, choisit avec attention les aliments plaisant à Enric qu'elle enroula avec soin dans un tissu et ressortit de chez elle comme elle y était entrée, en sautant par la fenêtre.
    Tous deux une fois rassasié, Sasha se mit à fredonner un air qui ne devait pas sembler inconnu à Enric. Les notes, enthousiastes et espiègles, s'envolaient avec légèreté dans les airs mais non sans une certaine puissance. La factrice n'avait pas un timbre de voix bien particulier lui conférant une originalité toute particulière, non. A vrai dire, l'intéressée s'en fichait pas mal. Son chant ne cassait les oreilles de personnes alors elle chantait quand l'envie lui en disait !
    Elle fredonna quelques couplets puis regarda avec une certaine appréhension.

    « T'en souviens-tu Enric ? Tout le monde chantait beaucoup cette chanson lorsque nous n'étions encore que des enfants! »

    La jeune femme continua de chantonner avec candeur cette nostalgique mélodie en se remémorant quelques passages de son enfance aux côtés d'Enric. Les premiers temps, elle s'était sentie seule au Manoir. Pour une raison qu'elle ignorait et qu'elle ignorera probablement toujours, on l'avait enlevée aux siens. Peut-être arrivait-elle à faire semblant que tout allait bien malgré tout mais en vérité, ce n'était qu'un tissu de mensonges. Enric l'avait en quelque sorte sauvée à ce moment-là. Elle trouva ce petit garçon adorable, autant que son père. Le petit Corbeau ne lui permit pas d'oublier ses frères et sœurs qu'elle ne reverrait jamais, mais à justement penser à eux sans être pour autant triste. Il n'avait rien fait de spécial pourtant. Juste été là, avec elle, à fredonner l'air de mélodies célèbre durant un été, à jouer à d'innocents jeux d'enfants, à la suivre dans de belles bêtises bien vite punies par de petites remontrances. Sa simple existence avait été salvatrice pour le Saumon et c'est pour cette raison, qu'elle s'est promise de toujours chérir Enric autant et du mieux qu'elle le pouvait. Ce sont des choses qu'Enric lui-même doit ignorer et que Sasha préfère garder pour elle. Il y a des choses le concernant que la factrice préférait garder égoïstement pour elle.
    Le jeune Saumon fût soudainement pris par l'envie de danser. Elle attrapa rapidement les mains d'Enric pleine d'espoir et déclara d'une voix enjouée.

    « Dansons ! Cela nous fera digérer ! »

    Rapidement sur ses jambes, Sasha tira le corbeau vers elle afin qu'il ne se redresse, lui fit placer une de ses mains sur sa taille et garda l'autre dans la sienne. Les pas qu'elle commença à enchaîner étaient vraisemblablement ceux d'une valse. La factrice conduisit la danse quelques instants avant de ne laisser Enric mener. Ses yeux se perdirent dans les siens tandis qu'elle se remit à fredonner doucement. Son chant était entrecoupé d'éclats de rires lorsqu'Enric la faisait tourner sur elle. Un, deux, trois. Un, deux, trois... Sasha se laissa tendrement porter par la danse, pleine d'entrain. Ses pieds glissaient avec facilité dans l'herbe malgré quelques petits ratés certaines fois qui ralentissaient momentanément la danse mais qui la faisait ricaner.
    Peu à peu, elle commença à ajouter quelques pas à la danse, rien de bien compliquer, pour le moment, et qu'Enric pouvait suivre facilement. Sasha n'était pas sans ignorer que mise à part les danses que l'on pourraient qualifier « d'officielles », le Corbeau ne connaissant pas plus de danses. Quelques passes simples, quelques différentes enjambées... Doucement, la danse se complexifiait. Elle choisit alors de mettre de la distance entre eux, mais de garder ses mains dans les siennes, entrelaçant leurs doigts. A ce moment-là, ses pieds se mirent à effectuer de petits pas vifs et de légers sauts. Il n'aurait manqué à ce tableau qu'un peu de musique et tout aurait été parfait. Mais Sasha était déjà pleinement satisfaite d'avoir pris un bon repas et d'avoir entamé une petite danse digestive avec son frère de coeur.
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